L’évolution de l’IA en tant qu’artiste : des premiers algorithmes aux œuvres contemporaines

L’intelligence artificielle a longtemps été cantonnée à des rôles fonctionnels ou analytiques. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Des algorithmes capables de créer de l’art sont apparus, de l’art visuel à la musique. Au départ, il s’agissait principalement de projets expérimentaux réalisés dans des laboratoires universitaires et des incubateurs de startups. Par exemple, DeepDream de Google nous a permis de voir ce à quoi pourrait ressembler l’art « rêvé » par une machine.

Récemment, des œuvres entièrement générées par des IA se sont vendues à des prix exorbitants dans des ventes aux enchères, comme celle de la collection OBVIOUS qui a vendu un portrait d’un personnage fictif pour 432 500 dollars. Les progrès récents dans les réseaux de neurones et le deep learning ont permis de franchir un nouveau cap dans la créativité algorithmique.

Les défis juridiques : Brevets, droits d’auteur et reconnaissance légale des œuvres d’IA

À mesure que l’IA devient de plus en plus créative, la question se pose : peut-on breveter une œuvre générée par une machine ? Actuellement, la législation sur les droits d’auteur ne reconnaît pas les IA comme auteurs. Les œuvres créées par des IA sont généralement considérées comme appartenant à la personne ou à l’entité qui a créé ou programmé l’IA.

  • En 2019, la Copyright Office des États-Unis a refusé de reconnaître un algorithme comme auteur.
  • En Europe, la directive sur le droit d’auteur ne prévoit pas explicitement les œuvres créées par des machines.

À notre avis, c’est un terrain juridique glissant. Les législateurs doivent intervenir pour clarifier ces zones grises afin de garantir que les créateurs humains et les programmeurs d’IA bénéficient de la même protection et des mêmes avantages.

Implications culturelles et éthiques : l’originalité et la valeur de l’art à l’ère de l’intelligence artificielle

L’impact de l’IA sur notre culture artistique est immense. Est-ce que l’art généré par une machine a la même valeur que l’art créé par un humain ? Nous voyons deux principaux débats :

  1. L’originalité : L’art généré par une IA est souvent une combinaison de multiples œuvres humaines préexistantes. Peut-on vraiment parler d’originalité dans ce cas ?
  2. La valeur émotionnelle : Certains pourraient estimer que l’art sans émotion humaine ne peut pas toucher le spectateur de la même manière. Nous pensons que l’art, quel que soit son créateur, engage une réaction émotionnelle chez le spectateur. L’objectif est atteint tant que ce lien est établi.

Recommandations

  • Les galeries et les acheteurs d’art devraient être clairs sur l’origine des œuvres.
  • Les plateformes de vente en ligne comme Artfinder et Saatchi Art doivent mettre en place des filtres pour classer les œuvres d’IA.
  • Les éducateurs devraient incorporer l’exploration de l’art d’IA dans les cursus traditionnels des écoles d’art et des universités.

Les œuvres d’IA posent des questions fascinantes sur l’évolution de l’art et sur la façon dont nous définissons la créativité. Lors des discussions sur les droits d’auteur et la propriété intellectuelle, il est crucial d’intégrer une perspective éthique et culturelle pour comprendre pleinement l’impact de l’IA dans le monde de l’art.